TROIS PHOTOS DE FROYENNES VERS 1850 – 1860
Le village de Froyennes a attiré tant de photographes qu’il peut paraître superflu de publier à nouveau des photos de l’étang, de la cressonnière et de l’église. Nous pensons cependant que celles que nous présentons sont parmi les plus anciennes, sinon les plus anciennes pour deux d’entre elles.
Ces photos sont conservées aux archives du doyenné de Tournai sous la référence : Paroisse de Froyennes N° 90 Iconographie. Il s’agit d’un ensemble de photos sans grand intérêt à l’exception de trois d’entre elles. Cette iconographie est l’œuvre de l’abbé Derache ancien curé de la paroisse, nommé à Froyennes en 1944.
La première représente l’église actuelle, construite en 1840, prise des berges de l’étang (grand vivier), dos à la rue du Moulin-à-l’eau (aujourd’hui rue du Moulin). Elle mesure 220 mm / 150 mm comme la deuxième. Les deux photos sont montées avec un passe-partout de facture ancienne. Le verso de la photo porte une mention écrite à l’encre noire : Église de Froyennes, photographie faite vers 1850-1860 par le comte Raoul de Favières.
Qui était Raoul de Favières ? Auguste Marescaille de Courcelles propriétaire du château de Beauregard au XIXe siècle eut trois filles, l’aînée, Henriette née en 1812 épousa Léon le Bègue de Germiny. Le château appartient toujours à leurs descendants. La cadette, Agathe, née en 1817, épousa Raoul de Favières (1811-1895). Le lien entre ce dernier et Froyennes étant établi on comprend pourquoi il s’est intéressé au village.
Cette deuxième photo, ci-dessus porte au verso et de la même écriture la mention : Froyennes : étang du moulin, photographie faite par le comte Raoul de Favières vers 1850 – 1860. Elle a été prise dos à l’ancien cimetière, devenu le parc de l’église. Sur la droite, on aperçoit la fin du mur d’enceinte de l’ancienne cure de Froyennes
(devenue propriété privée) et de la maisonnette (actuellement « La Clergerie ») perpendiculaire à la Carrière du Moulin (aujourd’hui rue abbé Nestor Frère) et propriété de la Fabrique d’église Saint-Eloi de Froyennes.
La vue de l’étang est animée par la présence d’un promeneur agrandi dans la photo ci-dessous. Chapeau à large bord, sarrau, foulard, canne, c’est certainement la plus ancienne représentation photographique d’un promeneur à Froyennes !
Nous avons juxtaposé ces deux photos et des cartes postales du début du XXe siècle. Les seuls éléments comparables sont les arbres. Les saules représentés sur les deux photos de Raoul de Favières ont disparu sur les cartes postales et ont été remplacés par d’autres espèces déjà bien développées. Ceci indique que la datation est très plausible.
La troisième photo ci-dessous est de dimensions plus petites 115 mm / 87 mm, le verso porte une mention manuscrite récente, sans doute de l’écriture de l’abbé Derache : Archives Froyennes 1850 ainsi que le cachet à l’encre rouge de l’abbé.
Notre sentiment est que l’abbé a supposé que cette photo était de la même veine que les deux autres et l’a datée de la même époque. La comparaison des arbres situés à gauche avec ceux d’une carte postale du début du XXe siècle laisse cependant supposer que la photo n’est antérieure que d’une dizaine d’années à la carte postale. On pourrait donc penser qu’elle a été prise à la fin du XIXe siècle.
La photo représente l’église Saint-Eloi, prise de la Carrière du Moulin (aujourd’hui rue abbé Nestor Frère), dos à l’entrée du parc du château de Beauregard et à hauteur de l’endroit où l’eau de la cressonnière (appelée aussi petit vivier) tombe dans le petit ruisseau (cascatelle) qui conduit à l’étang (grand vivier) après être passé sous le « pont du curé ».
Pour conclure nous croyons que les deux premières photos sont probablement les plus anciennes qu’on connaisse actuellement de Froyennes.
Nous remercions René Dumoulin, mémoire vivante de Froyennes, pour sa contribution.
Des renseignements ont été puisés dans les ouvrages d’histoire locale de F. Dorpe et A. Vandennieuwenborg.