Ferme: vieux Chemin de Lille, 46 (connue sous le nom de ferme Ghislain au XXè siècle)

 

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POPP N° parcelle

 A 302 a

POPP Propriétaire

 GHISLAIN Jean Baptiste

Propr. ou Occupant actuel

 SOUDANT André

Adresse

 Vieux chemin de Lille 46

Dernier exploitant connu

 DESLOOVER Maurits et LUC Emilie

Avant le 7 1 1774 la ferme appartenait à Marie Anne Losfelle ou Losfeld veuve de Grégoire Germain. La famille Germain ne semble pas avoir exploité la ferme, ni même habité Orcq.

Le 7 1 1774 après son décès la ferme est rachetée par Bernard Varlet époux de Louise Prévost.

Leur fils Jacques Joseph époux de Marie Anne Joseph Menet ou Menez devient propriétaire ensuite.

C’est leur fils Pierre Philippe qui succède comme propriétaire, à ma connaissance il est resté célibataire.

Le 19 juin 1837, Jean Baptiste Ghislain a acheté la ferme pour  3500 f  (maison en ruines avec jardin et terre labourable  43 ares 50) à Pierre Philippe Varlet.

Le plan Popp confirme ces informations puisque, datant de 1860 1865, il renseigne Jean Baptiste Ghislain comme propriétaire de la ferme.

Le 4 mars 1880, Jean Baptiste Ghislain et son épouse Rosalie Broquesoy font donation de la ferme à leurs enfants survivants (3 sur 5) : Marie épouse Lemaître, Jules Léopold qui exploite la ferme et Flore célibataire.

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Jules Léopold Ghislain (photo ci-dessus transmise par Michel Luc) sera bourgmestre du village de 1885 à 1921.

 

 

Durant la guerre 14-18 il fut exilé du village pendant quatre mois. Voici ce qu’on a pu retrouver dans un rapport du curé d’Orcq de l’époque, l’abbé Dupire :

« Poursuites judiciaires   M. Ghislain, bourgmestre, voulut, un matin, faire disparaître par le feu un amas de mauvaises herbes sur un champ. Le feu couva toute la journée ; vers le soir, un vent violent l’activa et fit jaillir des flammes. Ce même soir des avions alliés vinrent jeter des bombes sur le champ d’aviation des Allemands. M. Ghislain fut de ce fait accusé d’avoir donné un signal aux alliés ; il fut arrêté ainsi que ses trois fils, et tous quatre furent expulsés du village avec défense d’y entrer. Un peu plus tard, les Allemands reconnurent leur innocence, ce qui ne les empêcha pas de maintenir l’arrêt d’expulsion pendant 4 mois (sept. Oct. Nov. Et déc. 1917) »

Jules Ghislain épouse Adolphine Antoinette Varlet, à Orcq le 4 février 1880, ceux-ci partagent leurs biens entre leurs enfants le 16 mai 1922, ce sont leurs trois fils célibataires, Jules Joseph, Henri Louis et Jean Baptiste qui héritent de la ferme. Le dernier survivant fut Jean Baptiste mieux connu sous le nom de « Mon oncle Jean » (prononcez Mononc) qui décéda le 8 2 1978. A ce moment la ferme était exploitée par sa nièce Emilie Luc fille de sa sœur Clémence qui avait épousé Jules Guillaume Luc.   

Emilie avait épousé Maurits Desloover, elle est décédée le 11 janvier 1990 et lui le 2 mars 1992. Ils n’avaient pas d’enfants et ce sont leurs neveux et nièces qui ont vendu la ferme à André Soudant actuel propriétaire.

La ferme est caractérisée par un pigeonnier-tour au milieu de la cour qui est un des rares existant en Hainaut.

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Etat du pigeonnier-tour en 1983 (photo Robert Trifin)

La ferme a été entièrement restaurée avec goût par l’actuel propriétaire en respectant le plus possible le bâtiment ancien.

Ci dessous photo prise dans la cour de la ferme: les derniers exploitants Maurits Desloover et Emilie Luc au centre entourés de Clémence Ghislain et l’Oncle Jean (Jean Baptiste Ghislain) et les frères et sœurs et neveux et nièces. Debout : Michel Luc, Marc Lefebvre, Anne Marie Trifin, Robert Trifin, Jean Marie Trifin, Jeanne Luc épouse d’Odon Trifin, Odon Trifin, Régine Luc, André Luc, Léon Lefebvre, Léonie Luc épouse Léon Lefebvre, Julien Luc et Elvire Maladry épouse Julien Luc. Photo prise sans doute à l’occasion des 25 ans de mariage d’Emilie et Maurits en 1963.

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Photo transmise par Michel Luc et sans doute prise par Odette Trifin, la seule nièce absente sur la photo

A propos de l’oncle Jean

Petite aventure vécue par Léonce Hovine, ancien entrepreneur en menuiserie d’Orcq.

Il faut savoir que « Mon oncle Jean » s’accordait chaque dimanche, et uniquement ce jour là, un petit écart. Entendez par là qu’après la grand-messe il se rendait au café pour y enfiler quelques demis qui lui faisaient souvent tourner la tête.

Un dimanche, après quelques manilles, il invita deux comparses « carteux », dont Léonce, à se remettre les sens à l’endroit en prenant un café chez lui. Le café passé il vint servir ses amis, il était fort et la première tasse leur fit beaucoup de bien. En servant la deuxième tournée la cafetière émit un petit bruit bizarre. Il fallut admettre qu’elle contenait autre chose que du café, « Mon oncle Jean » l’ouvrit et y repêcha… sa pipe ! Cinquante ans plus tard, Léonce s’étranglait encore de rire au souvenir de la pipe dégoulinante sortant de la cafetière.

La photo suivante est un montage de six photos des voûtes de l’étable de la ferme. Comme on peut le voir chaque voûte est différente. L’étable est maintenant transformée en salle de séjour.

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Le propriétaire actuel est passionné des voitures Citroën anciennes et, dans la cour de la ferme, ces belles vieilles dames françaises ont maintenant pris le relais des massifs chevaux de trait brabançons ou ardennais.

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Citroën cabriolet 11 B de 1939, entièrement restaurée par André Soudant qui contribue ainsi également à la sauvegarde du patrimoine. Derrière la voiture on peut voir l’état actuel du pigeonnier-tour.